Tentative de gestion de déchets

Le Contrat de Quartier Marolles injecte dans un périmètre d’une vingtaine de rues des Marolles une trentaine de millions d’euros d’argent public, sur une période de quatre ans. Lors de la définition du programme, l’équipe du Pavé appuyée par les habitants présents a essayé d’infléchir sur les décisions pour que ces moyens soient consacrés à corriger quelques manques criants, dont le besoin de logements abordables, mais aussi à l’établissement d’une déchetterie locale.

Sous la précédente majorité communale, notre demande d’une déchetterie a été systématiquement rejetée (1). Utilisation du terrain vide appartenant au CPAS rue des Faisans : pas possible. Utilisation des garages du Logement Bruxellois rue de la Philanthropie : impossible. La vraie raison est l’absence de volonté ferme au sein des diverses majorités politiques de prendre l’affaire à bras le corps, que personne ne veut y mettre le budget, que personne ne secoue l’inertie des services. L’argument « Ça coûte trop cher » est pourtant un peu court.

Pour éradiquer les dépôts clandestins, l’approche traditionnelle des services est de tenter de réprimer ce phénomène à coups d’amendes. Encore faut-il prendre l’auteur sur le fait. Et dans ce cas, encore faut-il que ce dernier soit solvable, ou ait une adresse légale où envoyer l’amende à payer. L’approche répressive est en fait inopérante, même si l’un ou l’autre a été pincé. 

Il faut bien se dire que s’il se crée des dépôts clandestins, c’est que le système actuel de collecte ne correspond pas vraiment aux besoins de la population. Il peut s’agir certes de personnes peu respectueuses du bien public, mais surtout de personnes qui ont d’autres soucis, qui n’ont pas l’espace où stocker leurs encombrants en attendant le moment d’une collecte centralisée, qui ne savent pas comment faire pour obtenir le passage d’un camion de la Propreté Publique ou qui ne disposent pas d’un véhicule pour se rendre aux déchetteries régionales, lesquelles se trouvent à l’autre bout de la ville.

Récup’ Marolles

Le Contrat de Quartier Marolles en cours a quelques initiatives qui rencontrent les besoins réels des habitants. Ainsi, une Cellule Propreté a été créée. Le Coordinateur et son adjointe ont un bon contact avec le personnel du service de la Propreté Publique de la Ville. Ils ont pour ambition de réduire le nombre de dépôts clandestins qu’on rencontre un peu partout dans le quartier. La bonne nouvelle est que la cellule organise un ramassage personnalisé : des jeunes bénévoles montent aux étages et rassemblent des encombrants qui sont alors enlevés par le personnel de la Ville. On peut s’adresser au local du Contrat de Quartier, rue de l’Hectolitre 1 pour en apprendre plus sur ce service utile.

Un local suffisamment vaste a été loué rue des Capucins, qui devrait s’ouvrir en mai. On pourra y apporter les objets dont on n’a plus l’usage. Ils seront triés et dans le meilleur des cas réparés. Ce qui peut encore servir sera mis gratuitement à la disposition des habitants, le reste sera emporté par la Propreté Publique. Cependant, si le système est bien sympathique, il ne rencontre pas le problème de gestion des encombrants produits par les échoppiers du marché, qui était notre demande principale. On se demande aussi ce qu’il adviendra de cette initiative après septembre 2023, lorsque le Contrat de Quartier prendra fin.

Patrick Wouters

(1) Lire l’article Protéger le Vieux Marché : pour une déchetterie aux Marolles (Pavé n°3, mars 2018) et l’article Déchetterie pour le Vieux Marché, une occasion manquée – ou quand même pas ? (Pavé n°5, hiver 2018-2019).