Un budget opaque, qui laisse trop peu de place à l’associatif
Le budget total pour les projets repris au programme du Contrat de quartier est de 27.220.870€ : 14.125.000€ proviennent de la Région, le reste est présenté comme un “budget Ville”. La Ville avait en effet annoncé qu’elle doublerait la somme mise par la Région, mais une partie de “son” budget s’avère provenir du CPAS, de Sibelga (l’éclairage de la place du Jeu de Balle et des rues perpendiculaires) ou encore de la Direction régionale des Monuments et Sites (80% de la rénovation de la façade de l’église des Minimes). On se demande quel est le statut réel des projets “hors contrat de quartier” présentés pourtant comme inclus dans le programme (par exemple l’église des Minimes).
Si le flou règne autour du budget global, l’opacité prévaut aussi quant à l’attribution des budgets socio-économiques. En effet, la tradition dans les contrats de quartier est de lancer l’appel à projets socio-économiques pendant “l’année zéro” (année de définition du programme). Ici, cet appel a été déplacé après “l’année zéro”, officiellement pour laisser plus de temps aux associations de se préparer à y répondre et pour que les projets soient définis en fonction des priorités plutôt que par un choix (arbitraire) de porteurs de projet. Or ce fut tout le contraire ! La définition du volet socio-économique s’est faite en coulisses, les projets ont été choisis par différents échevins et négociés dans les cabinets avant même d’être présentés à la CoQ. Et si les porteurs de projets n’ont pas encore tous été présentés officiellement, la part de budget restant à attribuer lors de l’appel à porteurs de projets est maigre, après que d’importantes sommes aient été allouées au CPAS, à la Régie Foncière, au Centre culturel Bruegel, à la Mission locale pour l’emploi et à différents services de la Ville…
➔ Nous demandons de rehausser le budget de l’appel à projets socio-économiques à 50% du budget total du volet socio-économique. Que soient clarifiées les règles applicables aux actions menées sur fonds propres par la Ville et les institutions liées (Régie Foncière, CPAS, etc.). Et que tout projet porté dans le cadre du Contrat de quartier soit soumis, jusqu’au terme de la phase d’exécution et quelles que soient les sources de financement, aux processus participatifs (commission de quartier, assemblée générale, enquête publique) prévus par l’ordonnance organique de la revitalisation urbaine et ses arrêtés d’exécution.
(Image : le budget du Contrat de quartier tel qu’il est présenté à l’enquête publique… facile à lire et à comprendre, n’est-ce pas ?)