Massou dans les Marolles

Personne ne sait si Jean-Marie Massou aurait aimé les Marolles. On est à peu près certain qu’il préférait la solitude de la forêt profonde, comme celle du Lot où il a creusé pendant plus de trois décennies des gouffres et des galeries souterraines à la seule force de ses bras. On peut toutefois supposer qu’il aurait apprécié le brol du Vieux Marché avec toutes ses potentialités de récupération. Car Massou récupérait, découpait, transformait, dessinait, collait, gravait, laissait des traces. Ne sachant ni lire ni écrire, il a enregistré sa voix sur des centaines de cassettes audio, réinterprétant des chansons qu’il aimait, amassant sketches, complaintes, discours, messages à l’humanité et rêves prémonitoires… C’est dans les Marolles en tout cas que prend place la première exposition d’envergure donnant un petit aperçu de son œuvre, deux ans après qu’il soit décédé à l’âge de 70 ans. A ne pas manquer, nom d’un rocher sculpté ! Jusqu’au 19 mars au Art & marges musée, 314 rue Haute.