Edito zéro
« Quand la hache pénétra dans la forêt, les arbres dirent : Ça va, son manche est des nôtres ! »
(proverbe turc)
Les rues de Bruxelles en étaient autrefois recouvertes. Celles des Marolles en sont encore pleines… Selon la langue française, on peut les lire ou les lancer, dans la mare, sur la plage ou ailleurs. On les reçoit tour à tour dans la figure, dans la vitrine ou sur l’estomac, selon le point de vue…
Au singulier, il se bat, se foule ou se brûle, comme ce petit journal né d’une envie de parler de la vie dans notre quartier, d’un besoin de vigilance face à sa transformation sociale, commerçante, culturelle et urbanistique, d’un ras-le-bol qui émerge face à ceux qui ont la prétention de le modifier à leur image. Parce que la sablonisation n’est hélas pas un phénomène appartenant au passé… À l’image de « La Nuit des Marolles », cette nouvelle journée de shopping pour clientèle de standing, qui nous donne l’occasion de publier en quatrième vitesse le numéro zéro que vous tenez entre vos mains.
Un amuse-gueule du journal à venir (il sera pavé de bonnes intentions, cela va sans dire), qui existera tantôt en version papier distribuée dans le quartier, tantôt sur notre site Internet où nous publierons régulièrement articles et chroniques. Nous – habitants, travailleurs et usagers des Marolles – y déclinerons une palette de regards, de divergences, de différences, de coups de cœur et de coups de gueule…
Et si nous n’avons pas la prétention d’en être les rois, sachez que nous le tiendrons bien haut, notre pavé !
• L’équipe du Pavé (dans les Marolles)
Photo : Catherine Minala