Recyclart évincé par la SNCB : oui, mais pourquoi ?
Dès le 1er mars, la gare de Bruxelles-Chapelle sera à nouveau vide. Après 20 ans d’occupation, Recyclart (centre d’arts et café-restaurant) est prié de déguerpir et contraint de chercher à s’installer ailleurs. Les ateliers de métaux et de bois, qui avaient déjà dû déménager vers la rue de la Philanthropie, devraient revenir dans le quartier d’ici quelques années, grâce à la construction d’un nouveau bâtiment prévue sur la dalle des Brigittines dans le cadre du Contrat de quartier « Jonction ».
Motif de cette éviction : les exigences de sécurité de la SNCB Holding et d’Infrabel ne cessent, d’année en année, de devenir plus lourdes. Les efforts et les travaux entrepris par Recyclart ne suffisent plus à rassurer le groupe ferroviaire qui craint qu’un incendie ne paralyse la Jonction Nord-Midi.
Une position qui cache mal une certaine intransigeance et un mépris pour Bruxelles et les cicatrices urbaines laissées par la Jonction Nord-Midi. Alors que des solutions existent, qui permettraient à Recyclart de rester dans les lieux ou au moins d’y retourner après travaux, et qu’il existe des exemples montrant l’incohérence de la SNCB Holding… Le plus frappant est sans conteste celui du tunnel de Brabant, entre la place Rogier et la rue de Brabant : les cellules commerciales qui se trouvent là, sous la Jonction Nord-Midi, ont longtemps abrité des magasins, snacks et restaurants, sans que la SNCB Holding ne sourcille sur les éventuels risques d’incendie. Plus fort : Infrabel a revendu ces espaces en 2005 à une filiale immobilière de la banque Dexia qui tente depuis lors (avec un succès mitigé) de les transformer en galerie commerciale. Si les enseignes ne se sont pas pressées au portillon, le tunnel du Brabant abrite néanmoins aujourd’hui un snack, un Delhaize et… un Brico, magasin rempli de peintures, de solvants et autres produits inflammables. Pourquoi ce qui est possible dans le tunnel de Brabant pour la banque Dexia ne l’est-il pas à Bruxelles-Chapelle pour Recyclart ?
Gwenaël Breës