Logement : les Marolles doivent rester un quartier populaire !

C’est bien de rénover les Marolles… C’est encore mieux de pouvoir continuer à y habiter !

À l’occasion du Contrat de quartier, Pavé dans les Marolles s’associe à des habitants et des associations des Marolles pour lancer une pétition. Parce que “l’embellissement” d’un quartier ne doit pas être le prétexte sournois à remplacer les habitants plus précaires par de nouveaux “riverains à meilleure capacité contributive”. Parce que la rénovation urbaine devrait se faire au profit des habitants. Parce que les Marolles sont bien vivantes et déjà très mixtes. Parce que plus de la moitié des Bruxellois sont dans les conditions théoriques d’obtenir un logement social, alors que la production de logements sociaux dans notre région est tellement faible qu’il y a actuellement 12 ans d’attente en moyenne ! Pour toutes ces raisons, il est important de signer cette pétition en rue ou sur internet.  À l’adresse de la pétition, le texte ci-dessous est aussi disponible en néerlandais, anglais, brusseleir, bientôt en arabe. Si vous avez signé contre le parking, signez pour le logement !

La Ville de Bruxelles et la Région de Bruxelles-Capitale lancent le « Contrat de quartier Marolles ». 30 millions d’euros seront investis dans la rénovation et « l’embellissement » du quartier.

Cela peut être une bonne nouvelle à condition que des mesures fortes soient prises afin d’éviter que cela entraîne une hausse des loyers.

Nous voulons :
100 nouveaux logements à caractère social (rénovation et construction).
Rendre habitables tous les logements vides (publics ou privés).
Occupations temporaires des logements vides dans l’attente des rénovations.
Transparence sur tous les logements appartenant aux pouvoirs publics dans le quartier (CPAS, Propriétés communales) et inventaire des adresses, loyers, charges et modes d’attribution.

Tous ces logements doivent être accessibles et destinés en priorité aux habitants à faibles revenus et aux personnes ayant des difficultés spécifiques de logement.

Rénover : oui ! Augmenter les loyers : non !

Premiers signataires : des habitants des Marolles, Atelier des droits sociaux, Pavé dans les Marolles, Petite maison du Peuple, Union des locataires marollienne, Unité des scouts des Marolles.

Autres demandes concernant le logement

Lors des Commissions de quartier, les participants ont été particulièrement vigilants à la question de l’accessibilité des logements, en demandant notamment aux pouvoirs publics de mieux contrôler l’argent octroyé à la rénovation du parc locatif privé. Car tout propriétaire occupant qui se situe dans le périmètre d’un Contrat de quartier a droit à une majoration des primes de rénovation. Le pourcentage d’intervention sur ces travaux dans le périmètre varie de 40% à 70%, selon les revenus du propriétaire. Or, une fois les travaux terminés, le propriétaire peut revendre ou louer ce logement, 5 ans plus tard, a un prix bien supérieur, profitant de la plus-value offerte par ces subsides. Le même schéma existe au niveau de la rénovation de façades, sauf que l’intervention publique varie de 75% à 85%. Ces mécanismes incitent à terme les propriétaires à augmenter leurs loyers, donc à s’adresser à des locataires plus aisés. Cela est anormal.

➔ Nous demandons que la location des biens bénéficiant de primes à la rénovation (intérieurs et/ou façades) soit alignée sur les grilles de loyers des agences immobilières sociales (AIS) pendant au moins 18 ans.

➔ Toute aide publique pour la rénovation du parc locatif privé devrait être conditionnée à une prise en gestion publique par une AIS ou un organisme d’intérêt public (OIP), avec alignement des loyers sur les grilles AIS pendant au moins 18 ans, y compris dans les cas où la prise en gestion est de moindre durée.

➔ Le Contrat de quartier doit davantage privilégier les projets de logement intergénérationnel et/ou solidaires.

➔ Il faut veiller, pour tout logement construit ou réhabilité et où la colocation est possible, à organiser la division entre espaces communs et partagés de sorte que les colocataires, en particulier les bénéficiaires d’aides sociales, ne soient pas pénalisés en vertu du statut de cohabitant légal.

➔ Nous demandons la mise en place d’une recherche-action visant à la réhabilitation des maisons vides pour des logements à caractère sociaux pendant une durée de minimum 18 ans.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *