ArticlesLes trouvailles du Marchén°11

What an Awful Sight – 1922’s anti-KKK record

De temps à autre, je trouve au Vieux Marché de la musique dont l’intérêt artistique est doublé d’une histoire. On en partagera quelques-unes dans cette rubrique.

En juin 1922, le Markel’s Orchestra, dirigé par Mike Markel, enregistre à New York une version instrumentale du morceau « Ku-Ku (The Klucking of the Ku Klux Klan) ».

Ce morceau est dans un premier temps publié sur le label Okeh et diffusé via le format type de l’époque : le 78 tours (ancêtre des vinyles 33 et 45 tours tournant grosso-modo à 78 tours par minute). 

On peut entendre sur ce disque, en plus du morceau qui nous intéresse, une version chantée de ce même morceau attribuée à Billy Frisch et commençant par ces mots : « What an awful sight, see those forms in white » que l’on peut traduire par « Quel horrible spectacle, voir ces silhouettes en blanc ». La paternité du chant à Billy Frisch est sujette à controverse vu que le bonhomme est reconnu comme compositeur et non chanteur. D’aucuns pensent d’ailleurs reconnaître un certain Arthur Fields au chant ! Tout cela ouvre la porte à pas mal de spéculations : problème contractuel, besoin de garder l’anonymat par peur de représailles ? Je n’en sais pas plus ! 

Pour en revenir à ma galette glanée dans les bacs du marché, le morceau « Ku-Ku (The Klucking of the Ku Klux Klan) » est attribué à l’American Jazz Band et laisse la part belle aux trompettes et trombone tandis que le saxophone dicte la mélodie sur un tempo relativement élevé. C’est pourtant bien le Markel’s Orchestra qui interprète le morceau ! 

De fait, l’American Jazz band est un groupe fictif utilisé sur les pressages européens du label Odéon regroupant plusieurs orchestres de danse américains ayant enregistré sur le label Okeh dont fait donc partie l’orchestre dirigé par Mike Markel ! 

Romain