Rénover la place du Jeu de Balle ? Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…
Au nom de la Ville de Bruxelles, l’échevin Weytsman s’est engagé à ne pas toucher à la place du Jeu de Balle. Néanmoins, plusieurs projets ont fait leur apparition dans les “fiches projets” du Contrat de quartier : repavage, plantations d’arbres, mobilier urbain et lumières. D’où sortent-ils, alors qu’ils n’ont jamais abordés pendant l’élaboration du programme et que la Ville et le bureau d’études semblent ne pas en partager la même vision ? Il convient de les clarifier tout de suite, au risque d’ouvrir la porte à un “lifting” intégral.
Chère au cœur des Marolliens et des Bruxellois, la place du Jeu de Balle est le cœur névralgique du quartier. Grâce à la présence ininterrompue du Vieux Marché depuis 1873, notamment, elle a pu conserver son caractère populaire et son aspect proche de son état et de sa typologie d’origines comme peu de places bruxelloises ont pu le faire. Elle se caractérise par sa simplicité, sa lisière de platanes, l’uniformité des matériaux de qualité (dont les fameux pavés qui la recouvrent) et… sa vie sociale et commerçante unique, organisée autour de l’activité du marché.
Elle ne doit être défigurée ni avec du mobilier urbain coûteux et inutile, ni avec un jeu de lumières “scénographique” à la façon de la Grand Place ou de la place Flagey (lumières que l’échevin semble voir comme l’occasion d’installer insidieusement des “caméras anti-dépôts clandestins”). Ce sont les personnes qui l’animent au quotidien qui la font vivre et rayonner.
➔ Tant la place du Jeu de Balle que l’activité du Vieux Marché constituent un patrimoine, matériel et immatériel, qui fonctionne bien et doit être préservé.
➔ Nous demandons que l’intervention sur la place se limite, comme le préconise d’ailleurs le bureau d’études, à un simple entretien du pavage d’origine par la “brigade des paveurs” (pas de marché d’étude ni de travaux par une entreprise), au maintien des emplacements existants pour les marchands et de l’alignement original des arbres et à la plantation des 10 platanes manquants.
➔ La réflexion sur le mobilier urbain doit se cantonner à la protection des pieds d’arbres et au rehaussement de leur assise circulaire afin de pouvoir s’y asseoir, en prenant garde à ne pas entraver les manœuvres des camionnettes des échoppiers.
➔ Les échoppiers doivent être consultés à propos de ces aménagements. Un phasage des travaux (repavage petit bout par petit bout) doit être garanti afin de ne pas compromettre le déroulement du marché.
[ Références dans le dossier de base du Contrat de quartier : 3.6a, 3.6b, 3.6c, 3.7 ]
Platanes ? Je ne pense pas ! Plutôt acacias et tilleuls…
Courage à ceux et celles qui défendent les marolles, le dernier quartier de Bruxelles qui possède encore une âme !!! Une des dernières perles fragiles à protéger de la Bruxellisation honteuse passée et présente !
attention au remplacement des pavés d’origine en pierre bleue ou de quenast (porphyre)par les horribles pavés chinois qui ont envahi Schaerbeek et St josse et qui se craquellent avec le gel. NB ce sont ceux de votre photo
D. Chartier