Editosn°13

Edito

Quelle joie d’être de retour sur les tables de cafés, dans les vitrines des librairies, au nettoyage à sec, à la bibliothèque, dans les salons de coiffure, dans les écoles, chez les disquaires, les antiquaires et même dans les salles d’attente des dentistes… Dans ce numéro 13, il y a comme un fil qui serpente entre les pages. Il change de matière, tournicote mais il relie quand-même un certain nombre de nos articles. Des sujets qui tournent autour des questions sociales liées au défaut d’accueil des personnes réfugiées, demandeuses d’asile et migrantes. Mais aussi de la pauvreté d’hier comme celle d’aujourd’hui et des difficultés à tout simplement trouver un toit.

L’hospitalité a longtemps été associée à l’accueil des voyageurs. Depuis plusieurs décennies, c’est un sujet tendu aussi bien politiquement qu’au niveau institutionnel et juridique. Mais c’est avant tout une question éthique. Qui voudrait vivre dans un espace qui s’auto-définirait comme inhospitalier ? Injuste ? Égoïste ? Pourtant, c’est bien là le sens de quantités de prises de décisions politiques qui n’ont d’autres buts que d’exclure. 

Le mot «  hôte » porte en lui-même une étrangeté, une sorte d’égalitarisme car il est employé aussi bien pour la personne qui accueille que pour celle qui est accueillie. Il y a dans cette signification double comme un effet de miroir. Côte à côte, hôte et hôte. Dans un monde qui érige toujours plus de seuils, de frontières et de murs qui se veulent infranchissables, il semble de plus en plus primordial de continuer à défendre l’hospitalité et la solidarité comme des valeurs politiques fondatrices. Des valeurs belles et simplement humaines. Alors que ce soit en s’engageant à notre échelle, dans notre quartier, dans nos actes au quotidien ou même juste dans nos cœurs, cela ouvre un chemin. 

Le Pavé